Historique & vision
Les communautés Melkisedek
La vision
Il existe en Dieu un mouvement incessant de « va et viens » entre lui et les hommes, entre son tabernacle céleste et l’humanité déchue. Jésus a inauguré ce chemin pour nous par le premier « va » en quittant la gloire du Père pour venir sauver les hommes par son incarnation ; il a été le premier missionnaire, l’apôtre par excellence. Mais après sa résurrection, Jésus est retourné vers son Père, il est entré dans le tabernacle celeste comme souverain sacrificateur avec son propre sang, pour nous représenter devant Dieu.
Depuis, il appelle ses enfants à le suivre dans ce « va et viens » pour faire d’eux des sacrificateurs-missionnaires qui vont eux aussi aller et venir, vivre ce « va et viens » entre la présence de Dieu et la réalité des hommes, mouvement-clé de la sacrificature royale dans la nouvelle alliance.
Tout d’abord, nous sommes sacrificateurs au service de la présence de Dieu, au-delà du voile. Dans ce sens, en tant que sacrificateurs aujourd’hui, nous mettons au coeur de nos priorités notre engagement à servir la Présence de Dieu et à le rencontrer.
Nous nous rendons disponibles pour porter les interêts de Dieu, intercéder selon son coeur et déclarer ses décrets.
Nous portons donc la réalité de Apocalypse1/5b et 5/9-10 : à cause de son amour, Jésus a fait de nous un royaume et des sacrificateurs pour Dieu son Père. Nous nous mettons à part pour comprendre et prendre au sérieux ce sacerdoce de la nouvelle alliance, ouvert aujourd’hui à tous les croyants, de toutes les nations.
Il s’en suit que nous sommes aussi des missionnaires d’un type différent, envoyés du trône vers les nations de la terre comme ambassadeurs de réconciliation. Notre première terre d’envoi est la Présence de Dieu. Ensuite le Père nous envoie vers l’autre. C’est notre mise en pratique de « Tu aimeras ton Dieu….et ton prochain… » Dans ce sens, nous sommes donc des sacrificateurs-missionnaires. Nous laissons le Père nous envoyer de son trône dans tous les endroits et avec tous les mandats qu’il a prévus pour l’avancement de son royaume.
Nous ne voulons pas limiter les lieux d’envois, qui peuvent être les maisons de prières, mais également des nations, des villes, des sphères de la société… Nous sommes les adorateurs du Dieu vivant, porteurs de sa présence dans le monde.
L’outil principal – mais non exclusif – de la mise en oeuvre de cette vision sera la maison d’adoration et de prières.
Cet appel est une mise à part, qui ne veut pas dire que nous nous coupons du monde. Il est un choix de radicalité et un style de vie recentré autour du service de la Présence de Dieu.
Nous ne sommes pas en dehors du monde, mais envoyés vers lui. Pour vivre cet envoi, une séparation doit se produire en nous, qui nous fait entrer dans un style de vie marqué par la sainteté. Ce n’est pas seulement un choix individuel, mais une vocation collective.
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Une famille qui se rassemble autour du Père et d’une vision commune
Nous ne nous rassemblons pas autour d’un idéal de relations ou d’un idéal communautaire, mais autour du Père qui recherche des adorateurs en esprit et en vérité. Et lui nous aidera à vivre comme une vraie famille de fils et de filles du Roi. En tant que famille, nous veillons à la qualité de nos relations, en pratiquant le pardon, la réconciliation, et l’honneur mutuel, afin que rien dans nos relations ne devienne un empêchement à vivre ensemble la présence et les projets de Dieu.
Nous répondons ensemble à l’appel de Dieu pour un style de vie spécifique marqué par la dimension de la sacrificature. Cela peut impliquer un style de vie communautaire mais pas nécessairement. Nous accueillons toutes sortes de manières de vivre la communauté.
Une communauté prophétique ou de « voyants » !
Ce terme est si pollué que nous l’employons avec crainte et précaution. Pourtant, il reflète ce que nous portons au sens de Jean 5/19 : Jésus ne faisait que ce qu’il VOYAIT faire au Père. À la suite de Jésus, nous voulons apprendre à entendre ce que le Père dit, ce qu’il pense, à voir ce qu’il fait, pour le vivre, le déclarer et le porter dans les lieux où Dieu nous a plantés et où il nous enverra.
Cet appel rejoint aussi celui des compagnies de prophètes décrites dans l’Ancien Testament, qui vivaient dans différents lieux, comme Béthel ou Jéricho, et qui régulièrement sortaient et prophétisaient. Ils étaient tellement saturés de la présence et de la parole de Dieu, que Saül lui-même a commencé à prophétiser lorsqu’il les a rencontrés.
Une communauté monastique d’un type différent
La communauté dans sa radicalité a une couleur « monastique » et prophétique. De nouveau, le terme « monastique » peut faire peur par ce qu’il véhicule dans nos histoires personnelles et dénominationnelles.
Le terme et la notion de « nouveau monachisme » se sont développés à partir des idées du théologien Dietrich Bonhoeffer et du philosophe Alasdair MacIntyre. Bonhoeffer écrivait en 1935 : « La restauration de l’Église viendra certainement d’une sorte de nouveau monachisme qui n’aura de commun avec l’ancien que l’absence de tout compromis, et une vie conforme au Sermon sur la Montagne, par obéissance au
Christ ».
Notre compréhension du « nouveau monachisme » repose sur cinq caractéristiques :
- la centralité du Roi et de son Royaume
- l’ouverture à « la totalité du peuple de Dieu » qui vit et travaille dans toutes sortes de contextes, sans créer de séparation entre des vocations sacrées et profanes,
- la vie communautaire exprimée de façon variée,
- la recherche ou le questionnement théologique,
- l’ouverture à l’autre qui peut se décliner de toutes sortes de façons.
D’une certaine façon, cette vision se rapproche de l’engagement biblique du « nazir » (consacré, qui se met à part pour l’Éternel pour un temps : Nombres 6:1-21). Nous sommes à l’aise avec cette terminologie tout en y ajoutant une dimension communautaire. Nous encourageons ce choix radical de vie et de piété dans au sein d’un monde sans radicalité.
Les règles de piété que nous trouverons dans notre charte, sont là pour nous encourager à une discipline, librement acceptée, vécue par tous. C’est une force de faire partie d’une famille, d’être redevables les uns envers les autres, et d’être portés par la communauté.
La règle n’est pas un but, ni un objectif en soi, elle est là pour nous aider à vivre concrètement cette mise à part. Nous voulons vivre cette radicalité dans notre société et y être un signe d’une autre réalité. Dans ce style de vie radical, chacun est libre de se marier, d’avoir des enfants ou de rester célibataire selon son appel.
Une communauté qui porte la vision du rétablissement d’Israël, de la restauration de la tente de David et de la vision de l’homme nouveau selon Éph2/14-18
En tant que communauté prophétique, nous accueillons des juifs croyants et des croyants des nations. À ce titre, nous sommes une représentation de cet homme nouveau dont parle Paul dans Éphésiens 2/14-18.
Nous croyons que le retour des Juifs sur l’olivier franc est le signe d’un réveil qui vient dans le monde avant le retour du Messie, Rom11/11-15. Nous reconnaissons l’importance des fêtes de l’Éternel, en tant que RDV particuliers de Dieu avec son peuple. Elles sont une forme de sanctification du temps, des périodes de l’année mises à part pour une rencontre particulière avec Dieu. Chacun d’entre nous est libre de répondre à ce RDV de la manière qu’il jugera adéquate et sous la forme qui lui convient le mieux.
Nous sommes aussi concernés par la restauration de la maison (ou de la tente) de David telle qu’elle est décrite dans Amos 9/11-15 et Actes15/15-18. Cette réalité s’inscrit dans les fondations de notre appel à double titre :
- nous prions pour une restauration de la maison de David au travers du retour des Juifs en Israël à la rencontre de leur Messie
- nous portons également le modèle sacerdotal que David nous a laissé sur le Mont Sion, tel qu’il est présenté dans 1Chroniques 16 et 25.
D’une manière générale, nous nous retrouvons dans les sept expressions du Tabernacle de David décrites par Mike Bickle :
- Spirituelle – le corps du Christ dans l’adoration prophétique (1 Chr 16:1-4, 37).
- Politique – gouvernement de justice de Dieu dans les nations (És. 16:5).
- Messianique – un résidu croyant dans le pays et l’état restauré (Amos 9:14-15)
- Missionnaire – impact sur toutes les nations avec l’évangile du royaume (Amos 9:12).
- Transformationnelle – la grâce pour restaurer les villes et l’agriculture (Amos 9:13-14).
- Surnaturelle – libération de la puissance, de la gloire de Dieu, accompagnées des miracles (Ps. 145:11-12).
- Eschatologique – Jésus accueilli à Jérusalem comme Roi sur toutes les nations.
La dimension de la clé de David découlant de ce modèle est pour nous une fondation d’autorité et de puissance pour manifester le Royaume de Dieu au travers de la présence du Roi et du service attaché à sa personne (Apocalypse 3:7)
Une communauté refuge pour les temps de la fin
Nous ne voulons pas d’un style de vie guidé par la crainte des crises économiques et influencé par l’esprit de ce monde. Nous sommes inspirés par l’histoire du peuple d’Israël au sein du pays de Goshen. Alors que les dieux de l’Égypte sont jugés et que les Égyptiens eux-mêmes souffrent des plaies liées à ces jugements, le peuple hébreu dans le pays de Goshen est préservé des ténèbres, des sauterelles et des maladies (Exode 8/22-23). Voilà une expérience qui nous semble d’actualité.
Nous croyons que nos communautés peuvent développer une économie imprégnée des valeurs du royaume, à contre-courant, qui nous affranchit dans une certaine mesure de l’effondrement des systèmes financiers et économiques. Cette économie alternative pourra aussi être une source de bénédictions qui coule vers le monde. Car la vie sort du trône de Dieu et de l’agneau et touche tous les domaines de la vie.
Une voix qui prépare son chemin
L’esprit d’Élie, manifesté aussi en Jean-Baptiste est à nouveau à l’œuvre dans le monde pour être cette voix qui prépare le chemin du Seigneur. Nous avons cette couleur au milieu de nous. À ce titre, nous accueillons tout ce que cette onction apporte dans le peuple de Dieu dans cette saison, en terme de repentance, de réconciliation, de purification, de réalignement avec la pensée de Dieu, etc. Nous sommes aussi attentifs à cette réalité d’Ésaïe 40, d’une voix qui prépare le chemin.
En tant que communauté, nous croyons que nous sommes aussi appelés à être une voix dans nos nations, pour abaisser ce qui doit l’être, et relever ce que Dieu veut relever, aplanir les montagnes, et redresser les chemins tordus. C’est donc aussi notre identité d’être une voix prophétique qui s’élève en faveur du Royaume de Dieu et de sa justice.
L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! »
C’est la motivation profonde de ce que nous vivons et c’est aussi notre réponse à l’appel du Saint Esprit dans ce temps. Cette parole nous donne énergie et détermination pour persévérer et surmonter les obstacles. C’est en nous plongeant en particulier dans les écrits de David et de Jean, les psaumes, et le Cantique des Cantiques, que nous réveillons nos coeurs à l’amour, à la passion et à la venue du bien-aimé. David est appelé le Bien-Aimé de l’Éternel, Jean est le disciple bien-aimé.
Nous répandons comme eux un parfum de grand prix en son honneur. Nous croyons que nous sommes appelés à marcher dans leur onction et à accueillir leur vie comme un enseignement pour nous.