Guérir ceux qui ont le coeur brisé… autour d’un bon repas ?

Nous n’avons pas beaucoup d’exemples dans la parole de Dieu où nous voyons comment Jésus s’y prenait concrètement pour guérir les cœurs brisés ; la guérison survenait-elle simplement par le fait d’être dans sa présence ? J’aimerais vous inviter à relire un passage que nous connaissons tous par cœur, pour y découvrir un chemin de guérison offert à Pierre et voir comment, avec douceur et amour, Christ souhaite guérir les cœurs brisés. 

Ce passage se trouve en Jean 21 : Pierre est au bord du lac de Tibériade avec plusieurs autres disciples. Il lui a sans doute fallu au minimum quatre ou cinq jours pour revenir ici, à presque 200 km à pied de Jérusalem, cette ville trop chargée en souvenirs ; ici aussi les souvenirs sont nombreux, mais au moins, il est chez lui. Pierre décide d’aller pêcher. Il ne nous est pas dit explicitement pourquoi il est retourné ici à son ancienne activité, mais nous l’imaginons sans peine : il est celui qui a renié par trois fois son rabouni et ami. 

C’est un homme totalement brisé dans l’image qu’il a de lui-même ; il ne se sent plus digne de la mission que Christ lui avait confiée, alors le voilà retourné à la seule chose qu’il sait faire en dehors de sa vie de disciple : pêcher.

Imaginez alors dans quel état il doit être après toute une nuit de pêche infructueuse : il n’a rien attrapé ! Il était l’élève du Messie, mais il n’a pas réussi à rester à ses côtés, il l’a renié par trois fois publiquement, et même lorsqu’il va pêcher, il n’y arrive pas… Les questions existentielles doivent fuser dans sa tête et les réponses ne doivent pas être belles à entendre. Et voilà qu’il reconnaît de loin son Seigneur ! Vous connaissez la suite, il se rhabille et court vers la plage.

Jésus a préparé un lit de braises pour accueillir l’un des nombreux poissons issus de cette nouvelle pêche miraculeuse réalisée sous son ordre. Ces braises autour desquelles les disciples sont assemblés se nomment en grec «antrakia» ; ce mot ne se trouve que deux fois dans le Nouveau Testament, ici et… en Jean 18 : c’est le même mot qui est utilisé pour le brasier allumé dans la cour du souverain sacrificateur, là où justement Pierre a renié le Christ.

Cet échange n’est pas neutre, avec ce « m’aimes-tu » demandé trois fois en réponse aux trois reniements. Jésus a emmené Pierre à l’endroit de son brisement. Il ne souhaite pas juste le consoler mais le rétablir totalement, afin que ce tas de braises ne puisse plus être pour lui attaché à cette blessure, qu’il ne soit plus ce souvenir cuisant de son inconsistance. Jésus a voulu revisiter et racheter cet évènement afin de rétablir Pierre dans sa mission qui est de prendre soin des brebis de son maître.

Pierre devient à ce moment-là le premier des pasteurs de l’Église naissante ; il en a reçu le mandat directement de Christ qui a utilisé cette épreuve pour lui apprendre les bases de sa mission : accompagner d’autres dans ce processus de guérison. Ce processus par lequel nous pouvons inviter Jésus à venir revisiter et guérir les souvenirs des évènements traumatiques de notre histoire afin que son ministère s’accomplisse dans nos vies.

Cette histoire vient également en écho à une autre, dans le premier livre des Rois au chapitre 19. Élie fuyant Jézabel est au bout de sa vie. Il demande la mort, mais l’Ange de l’Éternel a d’autres projets pour lui. Il lui prépare des gâteaux cuits sur des pierres chaudes « retseph » en hébreu, ce qui peut se traduire par pierre chaude ou même charbon incandescent…

Ce n’est pas la première fois qu’Élie est alimenté surnaturellement ; il a déjà été nourri par des corbeaux, puis par une veuve. Mais cette fois-ci, il a besoin de plus, il a besoin d’une restauration totale, d’être touché directement dans son corps par Dieu pour guérir son cœur.
Nombreux sont ceux qui acceptent l’idée selon laquelle l’Ange de l’Éternel est une apparition de Jésus avant son incarnation ; nous voyons donc Jésus venir toucher par deux fois Élie et nous voyons par la suite comment cette rencontre, cet attouchement et cette nourriture venue du ciel lui ont permis de repartir pour une nouvelle étape importante de sa vie.


Trop souvent nous travaillons sans relâche pour l’œuvre du Royaume, mais comme Pierre et Élie, nous avons parfois besoin de temps à part avec Jésus pour qu’il puisse nous restaurer, nous guérir et continuer d’établir son règne dans nos vies.

Email
Facebook
Telegram
WhatsApp

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *