Peut-on planter des pierres précieuses ?

Surprenante question de la part de Dieu ! 

J’étais dans l’adoration, regardant en esprit, plusieurs rubis dans ma main, et la voix du Père qui résonne : « Est-ce que tu peux planter des pierres précieuses ? ». Quelle question étrange, mais les pensées de Dieu ne sont pas les miennes et ses questions viennent toujours aiguiser ma curiosité pour comprendre autrement. Si je réfléchis un court instant à ces pierres, j’opterai pour la vente, afin de faire un bénéfice substantiel, mais certainement pas de les planter.

Mais non, il me semble vraiment, que ces pierres se plantent, et comme on ne discute pas trop avec Dieu, quand Il nous entraîne au-delà de la raison, je Le suis.

Que peuvent donc produire des pierres précieuses une fois plantées ?

Alors je repars dans ma vision et je vois que ces pierres deviennent des arbres… à pierres précieuses : logique surnaturelle et évidence du ciel ! La vue de ces arbres est tellement magnifique que je laisse là ma logique et ma rentabilité dérisoire.

Quel jardin incroyable a poussé sous le soleil de sa Présence ! Les couleurs changeantes sous la lumière, le son des pierres et leurs rythmes sous la brise du vent, tout cela est unique et tellement beau. Est-ce que ces couleurs, ces sons existent sur terre, je ne sais.

Je n’ai qu’une envie, rester dans ce lieu et me promener sous ces voûtes étincelantes.

Mais en même temps, ma tête se dit : « N’est-ce pas du gâchis tant d’argent se balançant au bout des branches » ?

Je viens de basculer à nouveau dans la bande des disciples qui trouvait irraisonnable, tout ce parfum déversé sur Jésus. On aurait pu faire tellement de choses avec cet argent !

– « Que sont ces pierres, Seigneur ? »

Quand nous voulons des réponses, il faut poser des questions : petit rappel pour nous tous,  apprentis prophétiques.

– « C’est le domaine de la créativité, de l’art dans mon royaume », me répond le Père.

– « À quoi servent ces arbres et ces jardins ? »

– « À rien ! Ou à autre chose que le monde ne comprend pas encore ».

Je venais d’apprendre une chose de plus sur la créativité. J’ai continué à écouter pour approfondir. Voilà quelques lignes sur cette leçon divine, sur l’art de planter des pierres précieuses. La créativité parle autrement. Elle raconte la Présence de Dieu et du Créateur. Elle reflète la lumière de Sa face, résonne au souffle du vent d’en-haut. Elle se balance dans un rythme d’éternité. Cette promenade dans ce jardin de la beauté me transporte comme en Éden, là où Dieu était rencontrable dans la brise, la nature, la création.

N’est-ce pas le but suprême de l’art de me le faire rencontrer ? N’est-ce pas son rôle en tout cas de parler d’une autre voix, d’un autre son ? L’art est prophétique dans son essence car véhicule de la voix de Dieu. Est-ce que nous pouvons accueillir cette nouvelle saison de la créativité, ce risque d’une autre voix qui ne rentre pas dans nos modèles ?

Il y a bien une crise, ma brave dame….et ce n’est plus le temps des rêveurs et créateurs qui ne “rapportent rien”  depuis bien longtemps. Il faut être raisonnable. Mais justement, quand les temps douloureux montent, les actes d’adoration créatifs doivent aussi jaillir de notre terre pour accompagner de beauté, la douleur qui sort du sol. Les temps de la fin sont pour les artistes. Ils nous rappellent que Dieu est bon, beau, et que ces jardins existent encore dans notre monde. Plus la laideur, la méchanceté, le chaos et la pauvreté poussent, plus les plantes du royaume de Dieu que sont la créativité sous toutes ses formes, doivent aussi se multiplier. Nous revenons à notre vocation première de jardiniers,  et plus les mauvaises semences poussent, plus nous devons créer et entretenir ces beaux jardins.

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Jésus a été embaumé de parfum et d’amour par cette simple femme incomprise. Il l’a été avant de vivre sa passion et la croix. L’odeur de mort s’est mêlée à ce parfum, œuvre d’un créateur.

Où sont les parfums du royaume ? Où sont les lieux de rencontre où l’on peut voir, entendre, toucher, sentir, goûter Dieu, au milieu de toutes ces souffrances, ces caricatures de l’harmonie et du bonheur ?

Je veux pouvoir trouver une fleur éclatante dans les décombres et les ruines fumantes de nos guerres, univers gris et sans vie.

Heureux les créateurs car les couleurs du ciel reviennent parmi nous, et se déversent dans la noirceur des temps d’épreuve. J’ai reçu ces choses alors que j’étais à Liège en Belgique, puis en France, et dernièrement à Genève.

Dieu parle à la francophonie de Sa créativité. Ces pierres sont ces semences, ces dons que le ciel nous a donnés. Elles sont un autre signe du royaume, que nous devons retrouver. Nous avons été créés avec des dons artistiques dans bien des domaines. Dans ces temps de la fin, ils produiront un fruit qui va nous étonner, et dépasser les frontières que nous imaginions. Ils iront au-delà de nos nations, au-delà de l’Eglise, bien plus que par le passé. Ils porteront le beau et le bon, l’espérance et l’amour vers tous les déserts de nos ” déshumanités”. Et chose encore plus étonnante, ils seront tissés dans le réveil des derniers temps, annoncé par Joël, avec une abondance de souffle prophétique, ou dit autrement ce sera la « Parole faite Art ».

Ces jardins de créativité sont également très variés et peuvent parfois nous déranger. Mais notre créateur s’est montré très libre, en créant les races par exemple, que certains ne supportent pas. Il a créé des animaux étranges…. et si nous avions été ses conseillers artistiques,  nous lui aurions glissé quelques conseils “éclairés” pour en oublier certains.

Nos goûts sont tous très différents selon nos cultures, nos âges, notre éducation. Le beau n’a pas la même langue partout. Les chrétiens sont trop souvent les champions de la mondialisation dans l’art, en pensant que dans les jardins de Dieu on ne trouve que des colombes, des croix, des bibles, des agneaux, etc.,  comme source d’inspiration pour notre imagination créatrice. Mais là où est l’Esprit de Dieu, là est la liberté, nous rappelle  Paul dans l’Epître aux Corinthiens…. Merci aussi à CS Lewis, un de mes héros, de  nous avoir emporté dans d’autres univers. Que nos mots, nos notes, nos peintures, nos mouvements soient libres pour refléter la beauté infiniment variée de Dieu. Et que cela puisse encore parler au monde qui nous entoure.

 

Aujourd’hui nous sommes obligés de vendre quelque part notre créativité, car nous sommes encore dans cette tension du royaume qui est et qui vient. J’ai toujours rêvé d’un autre système. Mais il n’est pas encore là. Peut être que ce sera juste après ….

Mais j’ai envie de rêver à ce jour où les artistes seront soutenus par l’Eglise et pourront offrir à tous leur créativité. Certains grands de ce monde avaient cette sagesse élémentaire de comprendre cela et de les soutenir.

Créer demande du temps, de l’énergie, du combat parfois. Et quand tu crées, tu ne fais pas autre chose, les finances ne rentrent pas. Ah ces cigales démunies devant nos systèmes “fourmiliers”, que faire avec elles, sinon les renvoyer à la réalité !

Je comprends aussi tous ceux qui ne supportent pas le prix de l’art aujourd’hui. Souvent moi- même, je ne comprends pas.

Mais je pense que vient une saison où le solidaire pourra prendre le relais dans la créativité.

Je crois à des communautés artistiques où les membres sont compris, aidés et encouragés.

Cela a commencé ailleurs. Je rêve en France, de jeunes et de moins jeunes, qui seront soutenus par des dons généreux pour servir Dieu dans sa Présence et créer pour sa gloire.

Car je crois que notre créativité se libère pleinement dans l’environnement de sa Présence. Les artistes sont avant tout des adorateurs qui ont le devoir de se rappeler avec reconnaissance et humilité le verset du Psaume 87/7 : « Ceux qui chantent comme ceux qui dansent s’écrient : toutes mes sources sont en toi ».

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